Porté disparu : DisneyToon Studios
Si vous avez suivi l’actualité récente, particulièrement les annonces durant l’expo D23, vous aurez sans nul doute remarqué l’absence complète de nouvelles autour du très décrié DisneyToon Studios. Il faut remonter à 1994 pour que Michael Eisner et le département marketing décident de réunir en un long métrage vidéo les premiers épisodes de la série télévisée Aladdin et le commercialisent directement en vidéo sous le titre de Le retour de Jafar. La vidéo fait carton plein, elle devient la meilleure vente VHS de l’année 1994. Disney s’engouffre dans une brèche que beaucoup aujourd’hui regrette amèrement. Une multitude de suites vont alors déferler sur le marché vidéo pendant environ une décennie, de 4 à 6 films par an en moyenne. Jusqu’à se lancer à l’assaut des salles de cinéma. La qualité plus que discutable de ces films va ternir durablement Disney.
Au milieu des années 2000, DisneyToon Studios semble soudain prendre conscience de la qualité éprouvante de ses réalisations. Le studio arrive à sortir quelques films dont la qualité narrative est légèrement supérieure à ce qu’il produisait quelques années avant. Mais le constat est le même, Disney s’est complètement fourvoyé et n’arrive plus à sortir la tête de l’eau. Le studio est dans une impasse. Lorsque Pixar est racheté, puis John Lasseter placé à la tête du département animation, sa première décision est d’arrêter net tous les futurs projets de suite. Malgré tout, il cède devant Disney Consumer Products qui souhaite promouvoir deux de ses franchises de produits dérivés : Disney Fairies pour les filles et Cars pour les garçons. C’est même précisément dans ce but qu’est créé Cars 2 par Pixar.
Commence alors une période plus ou moins faste pour DisneyToon Studios, qui connait soudain un certain bond qualitatif avec La fée Clochette puis Planes. Si les fans du groupe ne sont toujours pas satisfaits du résultat, les parents eux plébiscitent particulièrement les aventures de Clochette qui connait un succès grandissant, jusqu’à avoir les honneurs du grand écran. Mais le soufflet et l’effet de nouveauté finissent par s’effondrer à leur tour. Le succès de Clochette décline de film en film, tandis que Planes 2 déçoit tout le monde. Le couperet tombe en août 2014, 17 des 60 employés du studio sont licenciés. C’est la dernière fois que l’on entendra parler de ce studio porté disparu depuis malgré la sortie récente Clochette et la créature légendaire, qui ne conclut pas l’histoire entre Clochette et Peter Pan, pourtant longtemps annoncé.
Qu’en est-il désormais de DisneyToon Studios et que sont devenus les 43 employés ? La question mérite d’être posée. Si le studio ferme définitivement, certains fans s’en réjouiront, d’autres un peu moins. Mais tous s’accorderont pour dire que ce studio aura marqué toute une génération, pour le meilleur mais surtout pour le pire !
Olivier J.H. Kosinski - 3 septembre 2015 à 20 h 20
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