Preuve est actuellement faite que La reine des neiges est un vrai triomphe pour les Walt Disney Animation Studios, un succès considérable dont personne ne tablait et que les studios n’avaient plus connus depuis deux décennies. Inévitablement, une chose est désormais sur toutes les lèvres, particulièrement des fans : nous sommes en plein nouvel âge d’or. A tort ou à raison ? Peu importe, un studio, c’est comme tout le monde, il connait des hauts et des bas. La reine des neiges, c’est bel et bien le haut du panier et ce malgré ces quelques défauts mineurs. Un succès, qui finalement s’annonçait déjà depuis quelques films. Car il est intéressant de faire le parallèle avec les précédentes périodes de triomphes de Disney, pour remarquer une étonnante mais semble-t-il inaliénable série de points communs généralement autour de cinq films sortis les uns à la suite des autres. Deux sont systématiquement des triomphes, un est forcément un ratage complet, et enfin deux déchirent obligatoirement les fans. Petit tour d’horizon !
Blanche-Neige et les sept nains a été évidemment le premier triomphe des studios Disney, qu’il renouvèlera ensuite avec Bambi. Au milieu, le pauvre Fantasia fait un four monumental, tandis que la guerre coupe l’herbe sous le pied de Pinocchio qui avait englouti une somme folle d’argent. Et dans le lot, on va retrouver un film qui jurera par rapport aux autres par son aspect plus cartoon, Dumbo, qui avec un budget réduit a tout de même réussit à se révéler rentable.
Rebelote quelques années plus tard où Cendrillon va ouvrir la marche d’un nouveau succès et va être suivi par le plantage de Alice au pays des merveilles, que même Walt Disney lui-même va renier ! Peter Pan va diviser, la critique le boude, la Grande-Bretagne le renie même ouvertement. S’ensuit pourtant le triomphe populaire de La belle et le clochard, que tous les critiques descendaient pourtant dans les règles. La période se referme alors ensuite sur La belle au bois dormant qui englouti un budget jugé scandaleux par les analystes, divisant profondément les spectateurs lui trouvant tout et son contraire.
Il faut ensuite attendre la décennie du renouveau longtemps après la disparition de Walt Disney, pour se retrouver finalement à nouveau avec le même schéma. La petite sirène fait un triomphe unanime à travers critique et presse. S’ensuit alors Bernard et Bianca au pays des Kangourous qui finit par passer presque totalement inaperçu. Tout à la fin, Le roi lion va assoir définitivement le talent de Disney, ouvrant la voie à tous les studios concurrents qui se jettent à corps perdu dans la réalisation des longs métrages d’animation. L’exception confirmant la règle, La belle et la bête et Aladdin font eux aussi des scores excellents au box office, pour autant, contrairement aux trois autres, ces deux films divisent fortement le public, rejetant par exemple en bloc l’aspect pure comédie musicale pour le premier ou conspuant la mièvrerie des chansons du second.
Et aujourd’hui, peut-on appliquer cette étonnante règle de 5 ? Et bien finalement oui. D’un côté, nous avons Raiponce et La Reine des neiges qui font l’unanimité, tandis qu’on retrouve coincé dans le lot un film plus que mineur que représente Winnie l’ourson. Ces trois films étant finalement complété par deux films qui vont, une fois encore, déchirer les fans : La princesse et la grenouille et Les mondes de Ralph qui comptent aujourd’hui autant de personnes qui les adorent ou les détestent. L’âge d’or de Disney semble donc bien être un éternel recommencement !
Olivier J.H. Kosinski - 10 janvier 2014 à 16 h 37
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